Faire silence pour se ressourcer

Faire silence pour se ressourcer

28.08.2023
S’extraire de son environnement bruyant pour faire silence, se détendre, s’autoriser à la rêverie n’est pas perdre son temps. C’est indispensable pour maintenir ses capacités d’attention, de mémorisation et de créativité. La quête de silence est une véritable nécessité notamment selon Michel Le Van Quyen, chercheur en neurosciences à l’Inserm.
 
NOTRE ATTENTION A BESOIN DE PAUSE DE SILENCE, POURQUOI ?

 

Nous vivons et travaillons dans des environnements rarement calmes et silencieux. La présence et la puissance des bruits présents dans nos environnements quotidiens (domicile, transports, travail, loisirs...) contribuent grandement au stress de la journée mais plus inconsciemment ce bain de bruits met à mal notre capacité d’attention. Celle-ci se trouve fortement mobilisée par le flux de bruits et d’informations qui lui parvient en permanence. Cet afflux peut provoquer une surcharge cognitive au niveau préfrontal qui peut s’aggraver en cas de stress. Il devient notamment plus difficile de maintenir sa concentration ou de la retrouver lorsqu’elle a été interrompue par un sms, un appel téléphonique ou une sollicitation d’un collègue. Lorsque le cerveau s’essouffle ainsi, il devient urgent de faire une pause pour lui permettre de retrouver sa capacité d’analyse, de mémorisation et de créativité.
 
COMMENT LE SILENCE AGIT-IL SUR LE CERVEAU ?

 

Le cerveau doit alterner des périodes d’activités et des périodes de régénération. Cette régénération se fait lorsque le cerveau est au repos, c’est-à-dire lorsqu’il ne fait rien et qu’il n’est pas fortement stimulé par son environnement. Les pauses adviennent lorsqu’on laisse divaguer ses pensées durant la journée mais surtout durant le sommeil. Alors que le corps est au repos, le cerveau devient très actif et se débarrasse de ses déchets de glucose par le liquide céphalo-rachidien qui évacue les rebuts vers le système sanguin.
 
OÙ TROUVER CE SILENCE RÉPARATEUR ?

 

Il n’est pas besoin de dénicher le silence absolu, celui-ci n’existe d’ailleurs pas même au fond d’une grotte. Le silence de la nature suffit. Une promenade de quelques heures en forêt ou dans la nature avec la diversité de ses petits bruits (vent dans les feuillages, chants d’oiseaux, bruits d’eau qui ruisselle...) apporte le répit recherché. Près de chez soi, une pause quotidienne dans un jardin, un coin de verdure à l’abri des fracas de la circulation ou de la ville offre un havre de tranquillité propice au nettoyage du cerveau... À condition de laisser éteint son smartphone ! Enfin, pratiquer chez soi des pauses silencieuses apporte aussi ce ressourcement bienvenu.

 

Cerveau et silence
Michel Le Van Quyen
(éd Champs Sciences, 2019)