Le sommeil : un pilier de la santé sous-estimé par 40 % des Français
En France, près de 40 % des adultes déclarent souffrir de troubles du sommeil, qu'il s'agisse de difficultés à s'endormir, de réveils nocturnes ou d'un sommeil non réparateur. Plus d’un tiers des Français dorment moins de 6 heures par nuit.
D’ailleurs, en 2024 les Français dorment en moyenne 1h30 de moins qu’il y a 50 ans (sources : l’INSV et Santé Publique France). Pourtant, le sommeil est une fonction vitale au même titre que l’alimentation, l'hydratation et l’activité physique. Alors, quelles répercussions un mauvais sommeil a-t-il sur notre santé ?
Mieux connaître le cycle du sommeil
Le sommeil n’est pas un état uniforme. Il se structure en cycles de 90 minutes environ, se répétant 4 à 6 fois par nuit. Chaque cycle se divise en plusieurs phases distinctes, chacune ayant une fonction spécifique bénéfique à l’organisme :
1- L’endormissement et le sommeil léger
Cette phase lente constitue l’entrée dans le sommeil. Les muscles se relâchent, la respiration ralentit et l’activité cérébrale diminue progressivement. Le stade 2 marque une période de transition où le sommeil devient un peu plus profond, mais il reste encore facile de se réveiller : c’est le sommeil lent léger.
2- Le sommeil profond
C’est la phase où le corps se répare et se régénère. La production d’hormone de croissance atteint son pic, essentielle pour la restauration des tissus et la croissance musculaire. Le sommeil profond permet aussi au système immunitaire de se renforcer. On est là toujours dans une phase lente du cycle du sommeil.
3- Le sommeil paradoxal (REM)
L’activité cérébrale intense du sommeil paradoxal est similaire à celle de l’éveil. C’est durant cette phase que se produisent les rêves ! Le sommeil REM (pour Rapid Eye Movement) joue un rôle clé dans le traitement de l’information et la consolidation de la mémoire.
Les effets du sommeil sur la santé
Le manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité peut entraîner des effets néfastes sur la santé. Notamment, dormir moins de 6 heures par nuit réduit la vigilance dans la journée, augmente l’irritabilité et perturbe les relations familiales ainsi que la qualité de vie au travail (Santé Publique France, 2019).
● Sur le court terme : une mauvaise nuit de sommeil peut engendrer des troubles de l’attention, de la concentration et de la mémoire, tout en augmentant le risque d’accidents. Elle peut également affecter l’humeur, rendant les individus plus irritables et plus susceptibles de souffrir de stress et d’anxiété.
● Sur le long terme : le manque chronique de sommeil est associé à des risques de maladies graves, telles que l’hypertension, les maladies cardiaques, le diabète, l’obésité et même la dépression.
Les insomnies : un mal invisible
L’insomnie est le trouble du sommeil le plus courant, affectant près de 15 à 20 % de la population. Ce trouble se caractérise par une difficulté à s’endormir, des réveils fréquents durant la nuit ou un réveil précoce le matin. Les conséquences de l’insomnie sont multiples : fatigue, irritabilité, difficulté à se concentrer et risque plus élevé de dépression. À long terme, l’insomnie peut conduire à une altération significative de la qualité de vie et à l’apparition de maladies chroniques. C’est pourquoi il vaut mieux ne pas ignorer les insomnies quand elles deviennent chroniques : au-delà de 3 fois par semaine, pendant plus de 3 mois, mieux vaut consulter pour les traiter.
Les bienfaits des micro-siestes
Face à des rythmes de vie effrénés, les micro-siestes s’imposent comme une
solution simple et efficace pour compenser un déficit de sommeil. Une sieste de 10 minutes permet de récupérer 2h30 d’énergie et de productivité ; tant qu’on n’entre pas dans une phase de sommeil profond, on évite la sensation de somnolence post-éveil. La micro-sieste améliore également l’humeur et réduit le stress, alors il ne faut pas hésiter ! Les études montrent que ces courtes pauses peuvent même contribuer à une meilleure performance cognitive et à une diminution du risque de maladies cardiovasculaires. Voici une technique incontournable à adopter dans vos journées :
1. Prenez un stylo en main, ou tout autre petit objet.
2. Asseyez-vous confortablement, que vous soyez chez vous, au travail, dans le métro ou ailleurs.
3. Fermez les yeux, concentrez-vous sur une respiration calme et détendez-vous.
4. Au moment de l’endormissement, vos muscles se relâcheront et feront tomber le stylo ou l’objet, dont le bruit vous réveillera.
5. Repartez pour 2h30 d’énergie !
Facteurs influant sur la qualité du sommeil
De nombreux facteurs peuvent influencer la qualité du sommeil, sur lesquels nous pouvons agir directement.
• L’environnement
Un matelas inadapté, des nuisances sonores ou lumineuses et une température de chambre inappropriée peuvent perturber le sommeil. Il est essentiel de créer un environnement propice au repos, en s’assurant d’avoir un lit confortable, une chambre sombre et silencieuse, ainsi qu’une température modérée voire fraîche (18° à 20° max.).
• Les habitudes de vie
L’alimentation, la consommation de stimulants (caféine, nicotine) ou d’alcool, ainsi que l’exposition aux écrans (lumière bleue) avant de se coucher altèrent la qualité du sommeil. Il est recommandé d’éviter ces substances en soirée et de privilégier des activités relaxantes avant le coucher. Même faire du sport, qui d’un côté est bénéfique pour bien dormir, devient un frein à l’endormissement s’il est pratiqué moins de quatre heures avant le coucher.
• Le stress et l’anxiété
Les préoccupations quotidiennes peuvent rendre l’endormissement difficile.pratiquer des techniques de relaxation, comme la méditation ou la respiration profonde, peut aider à calmer l’esprit et à favoriser un sommeil réparateur.
Le sommeil est un pilier de la santé, mais nous le négligeons encore trop. En adoptant des habitudes de sommeil saines, nous pouvons préserver notre santé physique et mentale. Dans un monde où tout va de plus en plus vite, prendre soin de son sommeil n’est pas un luxe, mais une nécessité.
