+2 °C ! Quelles conséquences sur la santé ?

+2 °C ! Quelles conséquences sur la santé ?

22.09.2015

Paris accueillera la 21e conférence sur le climat en novembre 2015 avec un objectif crucial : adopter un accord universel pour que la température globale n’augmente pas de plus de 2°C. Pourquoi ? Parce que le réchauffement a des conséquences préoccupantes pour les populations.

 

2014 fut l’année la plus chaude jamais enregistrée et les 15 dernières années cumulent 9 années records jamais relevées sur la Terre. Malgré les variations régionales, le recul des glaciers et de la banquise, le grignotage des côtes ou l’augmentation des pics de pollution dans les métropoles et jusqu’aux vallées alpines, les effets environnementaux du réchauffement climatique sont désormais connus et la part des activités humaines avérée. Outre les bouleversements annoncés, quelles sont les conséquences de cette évolution sur notre santé notamment dans nos pays occidentaux ?

 

+ de pics de chaleur

Fortes précipitations ou coups de chaud, depuis plusieurs décennies, le réchauffement global entraîne sous nos latitudes des épisodes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents. Les canicules, devenues récurrentes, sont particulièrement éprouvantes pour l’organisme. La fonction thermorégulatrice qui maintient la température du corps à 37° met le coeur à rude épreuve, entraînant davantage de maladie cardiovasculaires et respiratoires chez les personnes devant faire des efforts physiques ou les personnes à risque. En lien avec la régulation de la température corporelle, les risques de déshydratation grave concernent en priorité les enfants, les personnes de plus 65 ans et les personnes travaillant en extérieur. Les complications augmentent fortement chez les personnes âgées vulnérables.

 

+ de pics de pollution

La pollution de l’air dans les zones urbaines et agro-industrielles constitue aujourd’hui un problème nettement identifié dont l’impact en termes de santé publique est évalué en nombre de décès prématurés, de qualité et d’espérance de vie réduites. Les épisodes de haute pression provoquent des concentrations de polluants au sol. Les taux d’ozone, de particules et d’aéro- allergènes s’accroissent, provoquant les fameux pics de pollution et avec ceux-ci davantage de pathologies allergiques et respiratoires voire d’asthme. Ces facteurs se renforcent entre eux : les particules de pollution se combinant aux pollens au printemps augmentent le pouvoir allergène de ces derniers.

 

+ de rayonnement
Plus d’ensoleillement, synonyme de plus de rayonnement UV, devrait mener à un risque accru d’érythèmes pouvant évoluer en cancers et mélanomes de la peau. Les chiffres témoignent d’ores et déjà de cette tendance puisque, entre 1990 et 2010, ces maladies de peau ont augmenté de 45 % chez les hommes et 19 % chez les femmes.

 

 

Ou + de carences
Mais rien n’est simple en matière de prévision climatique globale. Les changements atmosphériques pourraient aussi générer une plus grande nébulosité. Et la couche d’ozone dont on observe la reconstitution depuis l’interdiction des gaz fluorés filtrant davantage les UV, freinerait alors la fixation de la vitamine D provoquant, en hiver notamment, des carences.

 

De nouveaux risques
Le changement climatique va modifier ou faire émerger de nouveaux risques sanitaires. L’évolution des cycles saisonniers en lien avec l’augmentation des échanges internationaux permet l’implantation durable de nouvelles essences végétales telle que l’ambroisie dont le caractère hautement allergène a fait de son arrachage une question d’ordre public au sud du fleuve Loire. Par ailleurs, si les écarts thermiques entre hiver et été se réduisent, le cycle de vie des agents pathogènes, sensibles aux fortes variations de températures, en sera transformé et certaines maladies comme la grippe pourraient sévir plus longtemps dans l’année.

 

De nouveaux parasites
Avec le réchauffement, des maladies de pays tropicaux investiront durablement nos contrées. La dengue a commencé à se faire connaître dans les régions méridionales de l’Europe. L’apparition dans notre pays du fameux moustique tigre, porteur du redouté chikungunya, peut laisser penser que d’autres maladies pourraient bien remonter jusqu’en Europe occidentale, à l’image du paludisme. Les impacts humains, sociaux et économiques pourraient être considérables. Au regard de ces enjeux, il va sans dire que la conférence de Paris porte en elle d’immenses attentes. Si un accord est signé à l’échelon mondial, alors les populations de la Terre tout entière pourront nourrir l’espoir de ne pas (trop) subir les conséquences d’un changement climatique que l’Homme contribue largement à provoquer.

 

* GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

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+ 4.8°C à la surface de la Terre. C’est la température prévue à l’horizon 2100 (par rapport à la période 1986-2005), selon une tendance pessimiste estimée par le GIEC*. La COP 21 veut déboucher sur un accord mondial pour un programme de mesure de maîtrise à + 2°C.

 

A partir de 25°C pour se maintenir à la bonne température, le corps évacue la chaleur par la transpiration. La respiration s’accélère et les vaisseaux sanguins se dilatent pour rafraîchir le sang.

  • Après plusieurs jours de chaleur, la forte transpiration réduit le renouvellement des fluides et sels corporels entraînant une grande fatigue.
  • Avec l’âge, le corps transpire moins et ne parvient plus à se maintenir à 37°. Il y a risque de coup de chaud et de déshydratation. Épuisement, fièvre, maux de tête, nausée, désorientation sont autant de signes à repérer.