Hopital - illustration

Hôpital public, l’ampleur de la crise

10.02.2020

La contestation est montée au sein de l’hôpital public. Partie des urgences au printemps dernier, c’est à présent l’ensemble des personnels qui réclame un véritable plan d’urgence pour l’hôpital. Pour quelles raisons ?

Depuis le début du mouvement, le personnel dénonce, tous métiers confondus, ses conditions de travail et la dégradation de la qualité de la prise en charge des patients. On souligne la situation des services d’urgences qui voient la fréquentation augmenter de 3,5 % par an en moyenne depuis 1996 et qui ont doublé depuis 10 ans. Mais c’est l’ensemble du système de santé qui semble en cause avec la mobilisation des infirmiers, des aides-soignants, des médecins. Le manque généralisé de médecins de ville disponibles en proximité obligent les familles à se reporter vers les urgences pour les soins pédiatriques ou gérontologiques. Les plans d’économie successifs entraînent un sous-investissement chronique et la fermeture de lits d’hospitalisation (100 000 lits de moins en 20 ans), réduisant la capacité d’accueil des hôpitaux alors que les besoins augmentent chaque année en raison du vieillissement de la population.

Le personnel hospitalier pointe également du doigt le faible niveau de ses revenus et la précarité des contrats. Les rémunérations des infirmiers restent les plus faibles parmi les 29 pays de l’OCDE. Un plan de mesures a été présenté par le Gouvernement : rallonge budgétaire, hausse de l’Ondam hospitalier de 2,1% à 2,4%, primes salariales pour les infirmiers résidant à Paris, etc. Mais entre l’exigence de qualité des soins et la maîtrise des dépenses, la crise de l’hôpital ne semblent pas se résoudre.


L’Ondam ?

L’Objectif national de dépenses d’assurance maladie est la limite budgétaire consacrée aux dépenses de santé. L’Ondam est voté chaque année avec la Loi de financement de la sécurité sociale (LFSS).
Depuis 2010, les dépenses sont inférieures à ce qui est voté par le Parlement.