Habitat senior,  des attentes fortes

Habitat senior, des attentes fortes

18.03.2024
Cohabitation intergénérationnelle, habitat inclusif, coloc’ senior ou coliving : de nouvelles formules de logement senior adaptées à leurs attentes proposent de nouvelles manières d’habiter.  
Mais peuvent-elles répondre aux besoins d’une population française qui tend à vieillir et aux enjeux de la transition énergétique ?
 
Pourquoi s'intéresser à l'habitat des seniors ?
Parce que l’habitat des seniors est un des enjeux auxquels doivent faire face la plupart des pays européens dans les prochaines années.
En effet, la France connait une augmentation forte de la part des plus de 65 ans dans sa population et, avec celle-ci, une demande en hausse de logements adaptés à cette période de la vie qui démarre au moment de la retraite et évolue progressivement au rythme de la diminution des capacités d’autonomie.
À cette évolution démographique, s’ajoutent des changements sociologiques et culturels qu’il faut cerner et prendre en compte car si les générations arrivant à l’âge de la retraite souhaitent pour la plupart rester chez elles et y vieillir le plus longtemps possible, elles sont aussi porteuses de nouvelles aspirations. Elles ne se projettent pas dans le modèle de leurs parents qui ont longuement vécu sans aménagement particuliers, avant de devoir rejoindre un établissement au moment de la perte d’autonomie. Elles rêvent d’autre chose...

Quelles sont ces nouvelles attentes ?
Pour un nombre grandissant de sexagénaires, la retraite signifie la possibilité de continuer à profiter pleinement de la vie en restant actif et engagé, et de bénéficier d’un milieu social enrichissant en partageant un habitat avec d’autres seniors ou avec d’autres habitants.
Dans le même temps, beaucoup cherchent aussi un cadre rassurant anticipant de voir diminuer leur capacité d’autonomie. Les études montrent bien qu’un cadre de vie stimulant et rassurant constituent des conditions favorables au « bien vieillir ». L’intérêt économique de partager un lieu et des charges de fonctionnement pèse aussi face aux dernières hausses du coût de la vie ou aux travaux de rénovation thermique des bâtiments.
 
Les solutions existent-elles ?
Pas encore. Les acteurs privés et publics de l’immobilier et du logement des seniors recherchent encore la bonne formule pour satisfaire ces attentes pas toujours conciliables. Chacun tente encore de définir des logements qui articulent une partie privée où l’on est « chez soi », où l’on peut recevoir, avoir un animal de compagnie, avec une partie commune où se créent « avec les autres » des occasions régulières d’échanges entre voisins pour mener des activités, organiser des projets... Si ces formules d’habitat regroupé ou partagé rencontrent leur public, elles devront faire l’objet d’investissements importants dans les prochaines années.