Femmes et santé, des inégalités persistent
 

Si la pauvreté constitue la première cause de mauvaises conditions de santé, certains préjugés ne sont pas en reste pour aggraver quelquefois la prise en charge médicale des femmes.
 

La santé des femmes diffère-t-elle de celle des hommes ? Les statistiques l’affirment clairement. Si les femmes consultent autant que les hommes, la population féminine en France, comme dans le monde, se trouve dans un état de santé moins bon que la population masculine. Elles tendraient notamment à consulter plus tardivement et à un stade plus avancé de la pathologie.
De plus, elles témoignent plus volontiers d’un vécu difficile face au manque de réponse médicale à leurs troubles.

 

Santé et revenus des femmes
" Plus attentives à leur ligne que les hommes, les femmes sont moins en surpoids (24 % contre 41 % des hommes). En revanche, elles comptent deux fois plus de cas d’obésité que les hommes lorsque leur revenu est inférieur au SMIC."
 

L’histoire du soin montre de nombreux cas où les maux des femmes n’ont pas été pleinement considérés. Les douleurs menstruelles ont longtemps été déniées et non traitées. Le retard de diagnostic de l’endométriose a, jusqu’à très récemment, généré des errances médicales de plusieurs années. Le risque cardiaque au féminin est également reconnu comme sous-estimé.

Deux raisons à cela : la méconnaissance des signaux annonciateurs propres aux femmes jeunes mais également la persistance de représentations socio-culturelles : en effet face aux mêmes symptômes, un homme sera rapidement orienté vers un cardiologue alors qu’une femme sera interrogée sur son surmenage et son stress.
 

Les enfants n’échappent pas à ces préjugés : le manque d’interaction sociale d’un petit garçon présumera d’un autisme alors qu’une petite fillette pourra être perçue comme simplement timide. Bien consciente de ces biais, la médecine s’intéresse aujourd’hui à la qualité de prise en charge des malades en fonction du genre des patients et des soignants.
De quoi faire évoluer nos mentalités, on espère !