Si le bisou appliqué sur un bobo a quelque chose d’irrésistiblement magique, l’effet placebo a pourtant de réelles explications scientifiques, et même de potentielles applications médicales.

Un simple comprimé de sucre ou un bisou magique peuvent avoir de tels effets psychologiques que les symptômes ressentis vont diminuer. Une aubaine pour les études médicales qui, depuis la fin des années 1950, utilisent le placebo comme outil comparatif pour évaluer l’efficacité des médicaments, et qui  s’intéressent aux effets générés par le cerveau.

L’effet placebo fascine en effet les scientifiques et suscite de nombreuses études. Certaines ont montré qu’un placebo engendre la libération de neurotransmetteurs aux vertus antalgiques : l’endorphine et la dopamine. En parallèle, l’imagerie cérébrale a permis de   mesurer la diminution de l’activité de régions du cerveau associées à la douleur. L’intérêt de l’effet placebo s’est aussi révélé dans l’accompagnement de maladies comme Parkinson ou la dépression.

Contrairement à ce que l’on entend souvent, toute personne peut être « placebo-répondeur » à condition que le contexte le permette (relation patient-médecin, forme thérapeutique…) mais les raisons de la variabilité inter-individuelle restent encore obscures.

Par ailleurs, les bénéfices ressentis peuvent s’inscrire dans le long terme, c’est-à-dire pendant plusieurs années. Enfin, des travaux récents ont permis de prouver que même un patient qui sait qu’il reçoit une thérapie placebo bénéficie lui aussi des effets positifs du phénomène.
Non, le placebo, ce n’est pas rien !