Presbyacousie : s'appareiller pour continuer à entendre et à communiquer
Presbyacousie : s'appareiller pour continuer à entendre et à communiquer
A l’instar de la baisse de la vision, la baisse de l’audition est susceptible de concerner un grand nombre d’adultes à partir de 50 ans. La perte progressive et naturelle de la perception auditive peut être compensée par des prothèses auditives mais des freins subsistent encore à leur recours, au risque de compromettre leur bonne appropriation.
« Les prothèses auditives ne remplacent pas les oreilles.
Elles ouvrent une nouvelle perception du monde sonore
afin de pouvoir continuer à communiquer à l’oral avec
son entourage familial, amical, professionnel...»
Comment déceler les signes de la presbyacousie ?
La perte de l’audition ne se voit pas mais la personne, elle, va s’apercevoir de sa mauvaise compréhension dans le bruit, puis dans les conversations à plusieurs. Elle va mettre en place des stratégies d’adaptation en suppléant par la lecture labiale et le recours à d’autres sens mais cela demande plus d’attention et génère plus de fatigue. Elle va aussi modifier la perception et la production de sa voix. Elle risque ensuite de chercher à éviter les lieux bruyants et les moments où les personnes parlent en même temps. Les conséquences sont sociales et psychologiques car la surdité est responsable de souffrance dans la vie familiale, affective et professionnelle. Le risque est de restreindre ses activités et de s’isoler faute de pouvoir communiquer aisément.
Le port de la prothèse auditive est-il encore tabou ?
Les représentations autour de l’appareillage sont encore très souvent négatives. Il n’est pas évident, par exemple, de se présenter à un entretien de recrutement avec des prothèses auditives. La méconnaissance crée encore des freins à son adoption 9alors que la presbyacousie touche 1 adulte sur 5 à partir de 50 ans. Plusieurs raisons sont avancées : le coût des prothèses auditives est jugé trop élevé, même si la réforme du 100 % santé donne accès progressivement à des équipements mieux remboursés par les mutuelles. Elles ont la réputation de ne pas être suffisamment efficaces (en situation bruyante notamment) alors que les améliorations sont constantes. Mais, surtout, l’adoption de prothèses auditives est vécue comme un marqueur du vieillissement difficile à assumer.
La presbyacousie touche aujourd’hui
• 1 adulte sur 5 après 50 ans,
• 1 adulte sur 2 après 80 ans.
Le retard de l'appareillage est-il sans conséquences ?
Non, car l’audition est un processus fonctionnel complet qui implique l’oreille externe et interne pour percevoir les sons mais aussi le cerveau pour analyser et décoder ce qui est entendu. Si l’on tarde trop à s’équiper, le cerveau tend à perdre sa capacité à décrypter. Ainsi, on perd en puissance mais aussi en finesse. La prothèse est une aide, elle compense certaines pertes auditives mais elle ne remplace pas l’oreille. Le nécessaire travail d’adaptation aux prothèses se fera également moins bien. Il ne faut donc pas trop tarder à faire un contrôle auprès d’un médecin ORL.
Vivre avec des prothèses auditives ou des implants cochléaires
