Manger mieux, manger plus cher ?

Manger mieux, manger plus cher ?

24.02.2017

Obésité, junk food, grignotage, malbouffe… L’alimentation est au coeur des préoccupations des professionnels de santé, mais aussi d’une grande partie de la population. Pourtant manger mieux est souvent synonyme de coût plus élevé. Mais sommes-nous prêts à payer plus cher pour manger plus sainement ?

Ce n’est plus seulement une tendance. C’est une réalité qui témoigne de l’évolution de nos sociétés : la part du budget des ménages consacrée à l’alimentation s’est réduit depuis 50 ans, cependant la baisse du pouvoir d’acheter des produits alimentaires de qualité reste vivement ressentie pour les revenus modestes. Les Français consacrent moins de temps à la préparation des repas et se tournent vers des aliments plus pratiques, plus transformés. Souvent au détriment de la qualité et de la diversité.


L’influence économique

Coût du logement, de l’énergie, des transports, développement des dépenses de télécommunication (équipement, forfaits smartphones et internet…) autant de dépenses contraintes qui dans un budget réduit laissent peu de choix au moment des courses. Les conséquences sont connues. Les populations à faibles revenus ont une alimentation plus déséquilibrée et un apport généralement plus faible en fruits et légumes que les personnes à revenus plus élevés. Les conséquences en termes de santé publique sont également de mieux en mieux documentées. Certaines études ont révélé que le taux d’obésité est inversement proportionnel au niveau socio-économique. 30 % des femmes ayant un revenu inférieur à 450 € souffrent d’obésité contre 7 % chez celles qui disposent d’au moins 4500 € mensuels.

 

L’influence des connaissances nutritionnelles

Aucune étude n’a pu corréler le niveau de formation et le comportement alimentaire. Toutefois plus les individus possèdent des connaissances en matière de nutrition et de santé, plus elles tendent à avoir de bonnes pratiques alimentaires. A contrario, un manque de savoir nutritionnel et l’appartenance aux familles les plus en difficulté favorisent une alimentation déséquilibrée et donc les carences, la surcharge pondérale, l’obésité ou le diabète.
Des disparités géographiques Par ailleurs, la localisation géographique des populations et les transports à disposition influencent eux aussi la consommation alimentaire. Dans les boutiques
de centre-ville, les produits sains s’avèrent plus chers que dans les supermarchés ou fournisseurs à installés en périphérie. Mais encore faut-il avoir un moyen de transport pour se rendre sur place ! De plus, les disparités régionales se révèlent très marquées en France. Par exemple, la partie septentrionale, caractérisée par des difficultés économiques, souffre d’un taux d’obésité bien plus élevé (supérieur à 25 %) que les grandes métropoles au territoire riche et dynamique (10,7 % d’obèses à Paris).

 

Manger sainement sans se ruiner : nos astuces

• Privilégiez les produits bruts, non transformés.
• Approvisionnez-vous en fonction des saisons et au plus près du producteur (au marché, à la ferme, à la coopérative…).
• Réduisez votre consommation de viandes et poissons à une fois par jour.
• Achetez en vrac.
• N’achetez que la quantité nécessaire pour éviter le gaspillage.
• Dans les supermarchés, faites une liste de courses pour éviter les tentations.
• Apprenez à faire du repas un moment de pause et de plaisir.

 

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Quels sont les critères des Français en termes de choix alimentaires ?
1. Le prix pour 76 % des personnes
2. Le goût pour 40 %
3. La date de péremption 39 %
4. La provenance 34 %
5. La composition nutritionnelle
18 %, ex aequo avec la marque du produit.
Enquête Opinion Way-Sofinscope, mars 2016